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Isaac
Alb�niz � treize ans |
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Alb�niz
� dix-sept ans |
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Isaac
Alb�niz � dix-neuf ans |
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Isaac
Alb�niz vers 1880 |
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Isaac
Alb�niz vers 1890 |
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Pl�nitude d'Alb�niz au piano |
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Alb�niz
vers 1905, d�j� avec les traits de la maladie au visage |
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Alb�niz
soufrant visiblement sa maladie vers 1908 |
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Oeuvre:
Musique symphonique:
-Suite
caract�ristique
pour
orchestre
(ca.1886)
-Sc�nes symphoniques catalanes (1888-1889)
-La
Alhambra (1896-1897)
-Petit Suite �S�r�nade Lorraine (1898)
-Rapsodie Almog�ver (1899)
-Catalonia, suite populaire pour orchestre en trois parties (1899)
Musique
concertante:
-Rapsodie espagnole
pour piano et orchestre Opus 70 (1887)
-Premier concert pour piano et orchestre
-Concert fantastique Opus 78
(1885-1887)
-Second concert pour piano et orchestre (inachev� 1892)
Musique de chambre:
-Suite de concert
pour sextet (1883)
-Berceuse pour violon et piano (1890)
Musique instrumentale:
Pour
piano
-Marche militaire (1869)
-Pavana facile pour des petites
mains Opus 83 (1881)
-S�r�nade napolitaine (1882)
-Pavana-caprice Opus 12 (1882)
-�tude - impromptu Opus 56 (1882)
-Barcarollee
Opus 23
(1883)
-Six
petites valses Opus 25 (1884)
-Sonate n� 1 Opus 28 (1884)
-�tude de concert Opus 29 (1885, 3 de juillet)
-S�r�nade
arabe
(ca.1885)
-Suite
maure (ca.1884)
-�tude de concert en Mi mineur Opus 21 (1885)
-Desitg, �tude de concert Opus 40 (1885)
"A la meva dona" (� ma
femme)
-Premi�re suite ancienne Opus 54 (ca.1885)
-Six
mazurka
de
salon
Opus 66 (ca.1885)
-Premi�re suite espagnole Opus 47 (1883-1894)
-Angoisse, romance sans paroles (1996)
-Deuxi�me suite antique Opus 64 (1886)
-Set �tudes en tonalites naturelles majeures Opus 65 (1886)
-Menuet en Sol mineur (1886)
-Troisi�me menuet (1886)
-Rhapsodie cubaine en Sol majeur Opus 66 (1886)
-Six danses espagnoles (1886)
-Troisi�me suite antique (1886)
-Rhapsodie espagnole
pour
deux
pianos Opus 70 (1886)
-Rhapsodie espagnole Opus 70 (1887)
-Souvenirs de voyage Opus 71 (1886-1887)
-Sonate n� 4 en La majeur Opus 72 (1887)
-Souvenirs, mazurka
Opus 80 (1887)
-Mazurka de salon en mi b�mol majeur Opus 81 (1887)
-Sonate n� 5 en Sol b�mol majeur Opus 82 (1887)
-Valse champagne, vals de salon (1888)
-Douze pi�ces caracter�stiques Opus 92 (1888)
-Amalia, mazurka de
salon
Opus 95 (1888)
-Ricordatti, mazurka de salon Opus 96 (1888)
-Deuxi�me suite espagnole Opus 97 (ca.1889)
-S�r�nade espagnole Opus 181 (1889)
-C�diz-gaditana (ca.1889)
-Deux danses espagnoles Opus 164 (ca.1889)
-Espagne: Six feuilles d�album Opus 165 (1890)
-L'Automme-Valse Opus 170 (1890)
-Zambra granadine en Re mineur (ca.1890)
-Mallorca, barcarolle
Opus 202 (1890) /**/
-R�ves Opus 201 (1890-1891)
-Zorzico en Mi mineur (1891)
-Les Saisons (Conn� aussi comme "Album of Miniatures" (1892)
-Chants d'Espagne Opus 232 (1891-1894)
-Espagne: Souvenirs (1896-1897)
-La Vega (1897)
-Trois improvisations en Fa di�se mineur (1903)
-Iberia, "12 nouvelles impressions en quatre cahiers" (1905-1908)
-Navarra (1907)
-Azulejos (Finie par
Enric Granados
1909)
Oeuvre
sc�nique:
Op�ra
-The Magic Opal
(1892-1893)
-Poor Jonathan (1893)
-Henry Clifford (1893-1895)
-Pepita Jim�nez (1895)
-Mar i cel (Inachev�e
1897)
-La S�r�nade (�bauch�e
1899)
-Merlin (1897-1902)
-Launcelot (1902-1904)
-Guenevere (�bauch�e)
-La morena (�bauch�e
1905)
Zarzuela
-Cuanto m�s viejo�
(1881-1882)
-Catalans de Gracia (1882)
-Sant Antoni de la Florida (1894)
-La real hembra (Inachev�e
1902)
Musique incidentale:
-Po�mes d'amour
(1892)
-The Song of Songs (�bauch�e
1905)
Musique vocale:
Voix et piano
-Cinq rimes de
B�cquer Opus 7 (1886)
-Six
balades sur textes de la marquise de Bola�os (1887)
-Chanson de Barberine (ca.1889)
-Pour Nelli, six chansons pour chant
et piano (1896)
-Has marxat per sempre, Elena? (Ets tu partie pour toujours
H�l�ne? 1896)
-Seras meva? (Tu
seras � moi 1896)
-Separats! (S�par�s! 1896)
-Deux fragments en prose (1897)
-Succeeix amb l�amor (�a se passe avec l'amour 1897)
-L'assamble des
rats (Incomplet
ca.1897)
-Les
dons des Dieux (1897)
-L'oruga (La chenille 1903)
-Quatre chansons (1908)
Musique chorale
-Le Christ
(Manuscrit ilocalis�
ca.1885)
-Domine ne in furore, Salme VI de
l' Office de D�funts (1885)
-Lo Llacs� (�bauche
1896)
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Biographie:
Naissance d'un enfant
prodige:
Isaac Alb�niz est n� � Camprodon (Ripoll�s) le 29
mai 1860. Son p�re Angel Alb�niz �tait un fonctionnaire destin� � cette
ville, sa m�re Dolors Pacual
�tait originaire de Figueres (Alt Empord� - Catalogne).
Isaac Alb�niz �tait un authentique
enfant prodige qui � quatre ans interpr�tait
au th��tre Romea de Barcelone, o� ses parents
�taient all�s r�sider peu apr�s
sa naissance, une fantaisie sur "I Vespri
Siciliani - les veilles siciliennes" de Verdi.
Son premier ma�tre a �t� Narcis Oliveras. Par la
suite, � Paris � l'age de six ans il faisait des
�tudes avec Antoine Fran�ois Marmontel d'abord et par la suite
au Conservatoire. � huit ans il jouait des concerts �
plusieurs villes catalanes.
Ayant tr�s jeune une claire vocation de pianiste,
nous trouvons sa musique dans les r�pertoires des
grands interpr�tes, qui la choisissent
comme une r�f�rence claire de la musique populaire andalouse pour cet
instrument.
Les th�mes d'inspiration andalouse occupent
une importante partie de sa
production comme compositeur - en d�pit de sa
naissance en Catalogne, sa production de musique d'inspiration catalane
n'est pas tellement abondante -. Ceci n'est pas un
obstacle pour que Alb�niz soit un homme �minemment
catalan, ce que l'on pourait actuellement appeler "un
catalan
universel".
Une
enfance tr�s
active:
� cause du travail de son p�re
comme fonctionnaire de l'�tat, Isaac Alb�niz a connu
depuis son plus jeune age de
nombreuses villes de la Catalogne, d'Espagne et d'autres pays m�me
en
Am�rique.
Il est n� � Camprod�n parce que son
p�re y �tait destin�. Au bout de trois ann�es ils se
rendent � Sitges, et seulement quelques mois plus
tard � Barcelone.
Quelques ann�es plus tard Angel Alb�niz est represaill�
et destin� au bureau de douanes du port
d'Almeria (en Andalousie), charge qu'il perd par ses implications
politiques. La famille revient � Barcelone, bien
qu'Isaac (qui a huit ann�es) se trouve alors � Madrid (o� il
ser� re�u � l'examen de premier
cours de solf�ge au
conservatoire de la capital). Au mois de juillet,
nouveau changement de domicile, cette fois �
C�ceres (Extremadura -Espagne-).
Il voyage de C�ceres � Madrid r�guli�rement pour
assister aux classes de solf�ge de Feliciano
Premier et de piano avec
Manuel Mendiz�bal. A dix ans, il joue avec enthousiasme des
r�citals
� la fois qu'il ne cesse pas d'�tudier.
Son p�re est destin� � nouveau � Madrid, o� toute la famille se
d�place. C'est l'�poque o� il se fait conna�tre avec
des concerts �
Valladolid, Salamanque, Palencia, Leon, Oviedo, Avila, L'Escorial, un
vaste parcours par Andalousie, en fin, des villes et
des villages o� sa pr�sence
commence � �tre demand�e.
Quand il aura quatorze ann�es sa soeur Blanche se suicide
au Parc du Retiro de Madrid, o�
elle �tait membre du choeur du th��tre de la
Zarzuela.
En 1875 son p�re, Angel Alb�niz, est nomm� "V�rificateur g�n�ral de
courriers" � Puerto Rico et La Havane.
� nouveau l'ann�e suivante il
perdra ce travail, ce pourquoi il retournera � Madrid.
Mais pour
Isaac toutes ces circonstances ne sont plus qu'une mani�re
brillante de conna�tre et de visiter un nouveau pays. Pendant
cette p�riode il a jou� comme pianiste dans des villes comme San Juan de
Puerto Rico, Santiago de Cuba, ainsi qu'�
La
Havane.
Contacts tr�s importants:
L'ann�e 1876 le prestige d'Alb�niz est
d�j� tr�s diffus� dans les cercles aristocratiques de Madrid. C'est gr�ce �
Guillermo Morphy Ferris, (Comte de Morphy secr�taire particulier du roi
d'Espagne, Alfonse XII) qui enthousiasm� par son talent lui ouvre les
portes de la Cour. Ce personnage a exerc� son influenc� pour lui accorder
une pension royale pour �tudier au Conservatoire Royal de Bruxelles, o� il
a perfectionn� les �tudes de solf�ge et de piano.
� partir de ce moment nous pouvons d�j� dire, que Alb�niz poursuit sa vie
ind�pendamment de ses parents.
Homme d'une imagination in�puisable, son talent va au del� du domaine de la
musique elle-m�me, et m�me lui fait inventer des situations et des
anecdotes, comme l'hypoth�tique rencontre avec Franz Liszt, qui dans son
journal il date le 18 ao�t de de 1880 � Budapest, chose impossible, puisque Liszt �tait
� Weimar ce jour.
L'exhibitionnisme
d'enfant prodige devait l'influencer, comme quand il jouait le piano avec
un bandeaux sur les
yeux, ou de dos au piano, ou avec un tissu sur les touches pour
le compliquer encore plus. Cette raison nous oblige �
consid�rer avec beaucoup de pr�caution, ou au moins savoir interpr�ter,
ses �crits de jeunesse.
Alb�niz
compositeur:
Pendant les ann�es quatre-vingt
du XIX�me. si�cle, c'est � dire quand il avait 20 ans r�volus, il
approfondit de mani�re d�cisive dans la composition, sans cesser de
montrer sa virtuosit� en faisant des concerts dans de nombreuses villes europ�ennes.
Pendant une p�riode il donne des classes � ses disciples (il est arriv� �
avoir une importante client�le aristocratique), et � la fin du jour,
en d�pit de la fatigue accumul�e, il se mettait � composer des pages et des
pages de musique, puisqu'il avait sign� avec l'�diteur Romero y And�a
un contrat par lequel celui-ci lui payait cinq pesetas de l'�poque par page
in�dite. Romarin pensait qu'il avait fait une bonne affaire, mais
Alb�niz �tait tellement prolifique tr�s vite l'�diteur lui m�me lui a pri�
de r�silier le contrat, puisque Alb�niz se d�brouillait pour lui
offrir quotidiennement des douzaines de pages, ce qui �tait plus de ce que
l'�diteur �tait dispos� � payer.
Nous devons faire r�f�rence � la grande quantit� de manuscrits
actuellement perdus, desquels nous avons des informations par des lettres,
des documents, des t�moignages de gens proches et des sp�cialistes.
�galement nous nous trouvons avec une grande quantit� d'oeuvres
commenc�es, parfois simples croquis, avec une ou deux pages d'�criture
musicale qui au cas d'avoir �t� finies auraient �t� de v�ritables oeuvres d'art musical.
Ceci nous donne une id�e de l'exub�rance de son caract�re, de
l'inqui�tude permanente qui l'a marqu� et de l'ambition pour am�liorer son
expression musicale.
Nous pouvons trouver un vaste catalogue de sa production expos� avec tous
les d�tails
outre une discographie recommand�e, dans le livre r�cemment �dit�, "Alb�niz", du
musicologue Justo Romero.
L'ann�e 1883 va �tre tr�s importante dans la vie d'Alb�niz.
En revenant d'un voyage en Am�rique Sud il s'�tablit �
nouveau � Barcelone o� il connait Felip Pedrell un
des plus grands musiciens et compositeurs catalans et studieux de la musique
ancienne, qui l'a
convaincu de la n�cessit� de d�velopper un style musical plus moderne et
profond�ment national.
Alb�niz,
musicien Art Nouveau?:
Alb�niz a v�cu la p�riode
fondamentale de l'Art Nouveau catalan qui s'est d�velopp�e entre 1890 et
1910.
Bien qu'en musique il est difficile de parler en Catalogne d'une �cole Art
Nouveau proprement dite (au m�me sens qu'en France, par exemple, nous
pouvons parler de Claude Debussy ou Eric Satie), il est bien clair que les
caract�ristiques de sa musique appartiennent � ce mouvement, tr�s orient�
� une vision populaire des arts et de la musique et � une libert� de
cr�ation qui rompait avec la rigidit� acad�mique qui avait la norme
jusqu'� l'�closion de l'Art Nouveau et qui avait d�j� commenc� � se
montrer dans l'oeuvre de Felip Pedrell.
En ce sens quelques travaux de
Xos� Avi�oa sont une aide tr�s importante pour la
recherche de l'Art Nouveau musical "Modernisme musical
en Catalogne et tr�s sp�cialement ses livres "La
m�sica i el Modernisme" y "Modernisme
i Modernistes - M�sica i Modernisme: Definici� i Per�ode -"
(voir Bibliographie).
Mariage
et maturit�:
Il se
marie avec son �l�ve Rosina Jordana le 23 juin 1883 dans l'�glise de la
Vierge de la Merc�, � Barcelone. De ce mariage na�tront cinq fils, quatre
filles (deux d'entre elles mortes � tr�s jeune �ge) et un gar�on.
En 1885 les mari�s s'installent � Madrid.
Pendant l'Exposition Universelle de Barcelone de 1888 il r�alise une s�rie
de concerts qui le projettent vers un plus grand prestige artistique. Le
13 juin de l'ann�e suivante, apr�s un accueil fabuleux, il joue un concert
au Princ�s Hall de Londres, o� il re�oit de grandes �loges par la presse
britannique; � tel point son succ�s est grand qu'il reste au
Royaume-Uni o� il joue davantage de concerts - au Saint James Hall, au
Steinway Hall et au Crystal Palace - pendant toute cette ann�e.
Il n'y a plus aucun doute sur la reconnaissance de sa valeur comme
musicien, qui d�cide de s'installer nouvellement � Barcelone, bien
que ce ne soit pas d'une mani�re stable puisque dans cet esprit il n'y a
rien d�finitif, mais qu'avec ses compatriotes retrouve le cosmopolitisme
qu'il avait d�couvert dans ses voyages de jeunesse.
Sa carri�re comme pianiste arrive � son z�nith pendant les ann�es 1889-92
o� outre les concerts cit�s en Grande-Bretagne, il en r�alise d'autres en
Allemagne, Autriche, Belgique et la France.
Outre � Londres et Barcelone, il a aussi v�cu � Paris (o� il a �t�
professeur de la Schola Cantorum), Bruxelles, Nice et Leipzig entre
d'autres villes. Mais c'est sp�cialement en Andalousie o� il a recueilli
l'essence des m�lodies du lieu, o� il a cr�� un style qui a fait qu'on ait
plus la sensation d'avoir n� l�, plus que dans un autre lieu.
La musique d'Alb�niz,
synth�se de styles:
Selon
Yale Fineman, Alb�niz introduit dans sa musique beaucoup d'�l�ments du sud
de la p�ninsule Ib�rique, principalement d'Andalousie, dans ses
compositions. Il transporte au piano le langage de la guitare. Si nous
comparons ses premiers travaux dans lesquels la guitare est l'instrument
de base, avec un des derniers, la Suite Iberia par exemple, nous
constatons que celle-ci est beaucoup plus clairement pianistique.
Les diff�rences sont remarquables en ce qui concerne leur construction
formelle en alternant finalement les formes de sonate avec celles de de la
copla et de celle-ci avec des interludes et la danse.
Avec Iberia, suite d'une complexit� technique extraordinaire, Alb�niz fait
entrer sa musique dans le XX�me. Il enrichit son vocabulaire musical qui
est de plus en plus int�ressant non seulement pour les m�lomanes, mais
aussi pour le public en g�n�ral.
Alb�niz est capable de combiner des �l�ments de la musique europ�enne
contemporaine avec le langage musical andalous et avec la musique
populaire Catalane. En d�pit de contenir de ces �l�ments �trangers
(europ�ens), sa musique sera accept�e avec enthousiasme par les gens de
son pays.
Contrats
de composition:
Entre les
ann�es 1890 et 1893, Alb�niz a pr�f�rablement v�cu � Londres. Dans cette
p�riode, en plus de continuer la composition pour piano et la r�alisation
de concerts au m�me Londres et dans d'autres vil les europ�ennes, il a
�crit quelques op�rettes et chansons de succ�s qui lui ont permis d'�tre
temporairement contract� comme compositeur principal et directeur au
Th��tre Prince de Galles. L'ann�e 1893, on lui a offert de rendre
d�finitive cette nomination, mais Alb�niz a pr�f�r� rentrer � Barcelone et
plus tard � Paris.
Alb�niz �tait d�j� un point d'observation pour des gens qui veulent
rentabiliser le g�nie. Il y a une comp�tition entre plusieurs chefs
d'entreprise, banquiers et po�tes anglais, qui font des offres �conomiques
substantielles, pour mettre les paroles en musique de po�mes et drames
anglais. Il contacte finalement un riche banquier anglais Francis
Money-Coutts (Lord Latymer) qui avait le penchant d'�crire des drames
po�tiques qu'il voulait mettre en musique.
Ils signent un contrat, qui �tait attrayant pour Albeniz parce qu'il lui
permettait d'obtenir une stabilit� financi�re pour sa famille et lui.
Malgr� tout, cette obligation a deux versants : d'une part il lui apporte
la tranquillit� �conomique qu'il appr�cie apr�s les privations d'ann�es
pr�c�dentes, mais d'autre part il accomplit les contrats sans
l'inspiration et le sentiment q u'il avait pr�c�demment senti au moment de
composer des pi�ces qui artistiquement �taient tr�s appr�ci�es par lui.
Qui sait s'il regrette les moments o� son illusion lui a inspir� les
petits bijoux pour piano qui l'ont fait tellement populaire, m�me s'ils
avaient une petite ou nulle rentabilit�, bien qu'il soit � ce moment l� un
des musiciens les meilleurs pay�s.
Ces commandes ne se sont pas av�r�s faciles. Dans la musique orchestrale
il ne trouve pas la magie sonore d'un piano seulement, et sa composition
se d�bat entre les formalit�s auxquelles l'obligent les divers instruments
et l'inspiration qu'il doit chercher � prix soulev�. Il p�chait peut-�tre
d'autodidacte, � d�faut d'un acad�misme obtenu trop par force.
� cette p�riode correspond l'Op�ra "Pepita Jimenez" bas�e en l'oeuvre de
Juan Valera, qui a obtenu un succ�s remarquable, �tant repr�sent�e �
Barcelone (1896), Prague (1897), Bruxelles (1905) et Paris (Opera-Comique,
1923).
L�entourage
et les premiers sympt�mes de la maladie:
Dans les r�unions
avec ses anis musiciens
(Faur�, Dukas, Granados, Malats, Breton entre
autres) il demandait toujours son avis
sur ses compositions, malgr� qu'il �tait d�j� un
musicien de prestige. Le brillant pianiste
qu'il �tait, voulait apprendre toujours; apprendre
plus encore pour arriver � composer pour orchestre
avec une sensibilit� �gale et la m�me l�g�ret� qu'il
le faisait pour le piano.
Son environnement ne lui est pas �tranger. Il a une
vision n�gative de son temps qui se refl�te dans la correspondance qu'il
maintient avec sa soeur Cl�mentine pendant son
s�jour � la station baln�aire de Plombi�res l'�t�
de 1898. Ce s�jour �tait s�rement
du � sa sant� qui commen�ait d�j� �
manifester des signes de d�t�rioration. Effectivement, �
ses trente-sept ann�es, nous lisons dans
son journal un long paragraphe qui refl�te la
situation d'un homme encore jeune, mais fatigu� d�j� par la maturit� v�cue
et acquise dans sa trajectoire vitale, qui refl�chit
sur lui-m�me, s'il a bien ou mal fait choses.
Il reconnait les craintes que toute personne
�prouve dans sa solitude, le bruit des
applaudissements et les �loges mondaines d�j� �teint.
Cet �crit fut r�dig� par lui � l'h�tel o� il se
trouvait � Prague, ou se tenaient les essais
de son oeuvre Pepita Jim�nez.
La
maladie
mortelle:
Bien que sa maladie le torture pendant des ann�es, il ne cesse de
composer avec une volont� de fer.
Presque pendant douze ann�es il a souffert le Mal de Brigth (n�phrite
chronique), en passant des �tapes de crises aigu�s, jusqu'au point que
pendant un s�jour en Angleterre o� il est tomb� gravement malade, le bruit
de son d�c�s est couru - sans fondement -, ce qui a �t� tr�s t�t d�menti.
� ce moment, le chroniqueur du journal Heraldo de Madrid, Louis Bonafoux,
�crivait : "Alb�niz a les reins cass�s, mais conserve toute sa force
vitale inn�e et l'optimisme, qui obstin�ment lui permettent de continuer
vivant, et ce qui est plus grave, de travailler !".
Ce catalan de race ne pouvait rien faire que travailler autant
que le corps le supporte.
Avec cet esprit, il a laiss� le monde de l'interpr�tation et il s'est
pleinement consacr� � la composition.
Une grande quantit� de compositions de grande ou petite taille sont
rest�es � l'�tat d'�bauches, beaucoup ont �t� compl�t�es, comme c'est le
cas, entre autres, de "Merlin", "La real hembra" (La
belle femme) l'ann�e 1902, "Launcelot"
en 1904 et les douze pi�ces d'"Ib�ria" en 1906.
Il voyage � nouveau fr�n�tiquement en d�pit de ses souffrances. Mais tout a
une limite.
Le s�jour � la station
baln�aire de Cambo-les-bains et la mort:
Par conseil de
ses
m�decins, le 1er Abril 1909, il
quite Paris o�
il vivait alors, et avec toute la famille il s'installe
� la station baln�aire de
Cambo-les-Bains (Pays Basque), � la recherche d'un
climat plus favorable. Il est
�vident que la fin s'approche et les doses de morphine
autoris�es qu'on lui
administre, r�duisent � peine ses souffrances.
Une rencontre �mouvante a eu lieu au d�but de mai, en recevant la visite
de son ami Enric Granados,
qui lui apporte des
nouvelles de quelques uns de ses amis.
Effectivement, Debussy, Dukas, Faur�, d'Indy et le m�me Granados
avaient demand� au gouvernement fran�ais la Croix de la L�gion d'Honneur
pour lui, d�coration qui �tait pr�s d'�tre accord�e.
Tout ceci �tait �crit sur
une lettre que Granados a livr� au
moribond. Ils se sont alors embrass�s - selon des t�moins directs -
aucun d'eux
n'�tant pas capables de rien dire,
port�s par l'�motion et les pleurs, jusqu'� ce que le m�me m�decin, en
faisant valoir son autorit� les a s�par�s pour �viter de
les laisser �tre surpass�s par l'�motion. Ils se
d�lass�rent apr�s avec une longue et amicale
conversation pendant laquelle, Granados lui rendit
compte des derniers faits musicaux.
Il lui a comment� son
proche voyage aux Etats-Unis pour faire conna�tre son oeuvre.
Alb�niz lui demande de toucher quelque chose au piano.
Granados s'est mis � interpr�ter "La maja y el
ruise�or" pi�ce qui �tait alors inconnue, et
voulant donner une surprise � l'ami, sans
rien dire, il arr�te son interpr�tation et commence �
jouer la barcarolle "Majorque", qui �tait une
petite pi�ce con�ue pendant un voyage des deux musiciens
aux �les Bal�ares, une mani�re de se souvenir des
temps heureux.
Ce jour qu'il a pass� en
compagnie de Granados a �t� un
des derniers o� Alb�niz est parvenu � �tre lucide.
Il est mort vers les 8 h. de l'apr�s-midi du 18 de
ce mois de mai de 1909 quelques
jours avant de f�ter ses 49 ans.
Son d�c�s causa une grande impression au monde musical.
Les restes d'Alb�niz sont encore
rest�es quelques jours � Cambo, o� le pr�fet
des Basses Pyr�n�es s'est adress�
pour lui rendre
hommage et placer sur le cercueil la Grande Croix de la L�gion d'Honneur.
Le cort�ge
est parti pour Barcelone, o� il est arriv� par train le 5 juin
� sept heures et quart du soir � la gare de France.
On lui d�dia une solennelle c�r�monie d'accueil,
qui se prolongea
jusqu'au lendemain.
La Fanfarre Municipale de Barcelone joua la marche
fun�bre du Cr�puscule des Dieux de Wagner, l'Orfe� Catal� chanta
plusieurs passages du R�quiem de Faur�, et on y
interpr�ta la "Marche fun�bre" de la Sonate
n� 2 de Chopin.
Apr�s les fun�railles solennelles, le cort�ge parcourut
les rues par�es avec des drapeaux catalans
en berne. Un �mouvant arr�t
se fit devant le Th��tre de
l'Op�ra (Liceu). Des
centaines de personnes suivirent la c�r�monie.
Plus tard il fut enterr� au
cimeti�re de Montjuic.
Il est in�vitable de se demander o� serait arriv�
ce catalan universel s'il
avait eu une plus longue vie.
�pitaphe a Isaac Alb�niz (Federico Garc�a Lorca):
Fran�ais |
Texte original en Espagnol |
Cette
pierre que nous voyons lev�e
sur des herbes de mort et de boue obscure
garde lire d�ombre, soleil mur,
urne de chant seule et vers�e.
D�s le
sel de Cadis a
Grenade
qui l�ve en eau un mur perp�tuel
en cheval andalou de dur accent
ton ombre g�mit par la lumi�re dor�e.
Oh doux mort de
petite main!
Oh musique et bont� entretiss�e!
Oh pupille de vautour, coeur sain!.
Dors ciel infini neige
tendue
Songe hiver de lumi�re, gris �t�
Dors en oubli de ta vieille vie! |
Esta
piedra que vemos levantada
sobre hierbas de muerte y barro oscuro
guarda lira de sombra, sol maduro,
urna de canto sola y derramada.
Desde la sal de C�diz a
Granada
que erige en agua un perpetuo muro
en caballo andaluz de acento duro
tu sombra gime por la luz dorada.
�Oh dulce muerto de
peque�a mano
�Oh m�sica y bondad entretegida
�Oh pupila de azor, corazon sano.
Duerme cielo sin fin
nieve tendida
Sue�a invierno de lumbre, gris verano
�Duerme en olvido de tu vieja vida!
14 D�cembre 1935 |
Commentaires
sur la vie et l'oeuvre d'Alb�niz:
� D'un long travail publi� par Claude
Debussy quatre ann�es apr�s le d�c�s
d'Alb�niz, en se r�f�rant � des auteurs ib�riens, nous pouvons
r�sumer : "... retenons entre eux le nom d'Isaac Alb�niz, incomparable virtuose
d'abord, il a ensuite acquis une connaissance admirable d'"office"
musical... il a su tirer parti de la grande
m�lancolie, de l'humeur sp�ciale de son pays d'origine (il �tait
catalan)... dans "l'Albaic�n" c'est o� nous pouvons
trouver l'atmosph�re des apr�s-midi d'Espagne avec
des parfums d'eau-de-vie fine et des oeillets... de
lointains sons de guitare qui le soir se
plaint... sans copier avec exactitude les sujets populaires, il les a
�cout�s, il a bu en ces derniers et il les transf�re � sa musique, sans
que nous puissions distinguer la ligne qui s�pare
ce qui est populaire de la propre invention... "
� Felip Pedrell disait que "Albeniz sent la
musique par la telepat�e du clavier du piano". Le
m�me compositeur, dans la Revue musicale catalane �crit "des
temp�raments comme le sien ne
peuvent pas �tre appris, ils contiennent
en eux m�mes tout ce qu'ils
ont le privil�ge de voir, ils
sont seulement digestibles et ceci seulement dans
une certaine mesure, pour ne pas contenir ni perdre
l'haleine de l'eau cristalline de son intuition inn�e ".
� Un pianiste de la hauteur de Francis
Plant� disait de lui :
"Il existe les grands pianistes... Et le grand pianiste Isaac Alb�niz ".
� Artur Rubinstein assurait que "j'ai trouv� l'auteur qui me fait
donner le meilleur de moi comme interpr�te... Depuis lors, mes grands
succ�s sont ins�parablement unis au nom illustre et cher d'Isaac Alb�niz
".
� Turina disait de lui "Catal�n emmoul�
en Andalou".
Commentaires et �loges n�crologiques:
Le d�c�s d'Alb�niz a frapp� le monde musical de
l'�poque et les �loges envers lui
se sont multipli�s. Nous en reprenons quelques
uns.
� Tomas Bret�n l'a tr�s
bien connu pendant les ann�es quatre-vingt.
Ann�es de son s�jour �
Madrid. "Un grand artiste est mort,
il �tait � la fois un bon homme. Celui-l� �tait
davantage connu que celui-ci...
je n'ai jamais connu un homme de
plus bon coeur qu'Isaac Alb�niz..."
�crivait dans un article n�crologique le 21 mai 1909, trois jours apr�s le
d�c�s et il
finissait avec un soupir : "Isaac le pauvre
! Que Dieu lui donne la gloire que,
selon ceux qui l'avons aim� et admir�,
il m�rite."
� Manuel de Falla, par une lettre � Felip
Pedrell dat�e � Paris le 29 d�cembre 1909 "Quelle
grande perte nous avons souffert avec le d�c�s d'Alb�niz et quel
grand artiste il �tait
!".
� Son coll�gue et ami D�odat de S�verac, qui a conclu la Navarre
inachev�e, eu un impact par les nouvelles de son d�c�s il a publi�
au Courrier Musical : "... tu ne pouvais pas
l'approcher sans l'adorer, parce qu'il
�tait la g�n�rosit�, la loyaut� et l'amiti� vive... toutes les
jolies choses, fuissent elles la
po�sie, la musique, la
peinture, la sculpture,
l'�mouvaient jusqu'au plus profond de son
coeur... (sa musique) est s�duisante
comme une fleur d'oranger et si ardente
que le soleil d'Espagne... "
Mus�e
Isaac Alb�niz a Camprodon (Catalogne):
La petite
ville o� Alb�niz est n�, honore son illustre fils avec un petit
mais int�ressant Mus�e qui contient des objets personnels, une tr�s
abondante documentation
entre laquelle nous y trouvons son certificat de naissance, des manuscrits originaux,
des livres de sa biblioth�que priv�e et
un fac-simile de la versi�n manuscrite de la Suite Ib�ria.
Nous y trouvons aussi
de
nombreux �l�ments personnels comme le lit qu'il emmenait dans ses voyages.
On y trouve aussi son premier piano - que l'on peut
voir photographi� en haut � droite - le piano duquel
Francis Money-Coutts fit cadeau � sa fille � l'occasion de son mariage,
des peintures en rapport avec Alb�niz et beaucoup d'int�ressantes photos.
Adresse: |
22, Rue Sant Roc
17867
Camprodon
(Catalogne) |
T�l�phone: |
(+34) 972 74 11 66 |
e-mail: |
[email protected] |
Visites: |
Concert�es et guid�es |
Horaire:
|
Lundi � Vendredi:
Mardis ferm�.
Samedis et f�ri�s:
Dimanches apr�s-
midi ferm�. |
Matins de 11h. a 14h.
Apr�s-midi de 16 h. a 19h.
Matins de 11h. a 14h.
Apr�s-midi de 16h. a 19h. |
Prix: |
Billet
normal: 2,40 Euros.
Moins
de 18 ans et retir�s: 1,50 Euros.
�tudiants avec carnet: 1,50 Euros.
Groupes de
plus de 20 personnes: 1,50 Euros.
Moins de 10 ans: Ne
payent pas. |
Boutique: |
On y vend des souvenirs, des cartes
postales, des disques, etc. |
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